Presse : BNP Paribas-Le rachat d’AXA IM contribuera au bénéfice par action, pourrait comporter des coûts liés-DirFin (Boursorama)

Boursorama https://www.boursorama.com/bourse/actualites/bnp-paribas-le-rachat-d-axa-im-contribuera-au-benefice-par-action-pourrait-comporter-des-couts-lies-dirfin-a789c0498afbf136a6282f65aaa5d2fa

L’article n’en dit pas plus …

Notre éclaircissement : Le rachat d’AXA IM par BNP Paribas devrait contribuer positivement au bénéfice par action. Cependant, cette acquisition pourrait également comporter des coûts liés, notamment des dépréciations et des frais de restructuration, qui sont souvent nécessaires lors de l’intégration d’une nouvelle entreprise pour en aligner les activités et les structures avec celles de l’acheteur. Ces coûts peuvent inclure des indemnités de départ, des frais de fermeture de certaines activités, et des ajustements comptables pour refléter les nouvelles valeurs d’actifs acquises.

Votre équipe CFDT

CFDT : Quels sont les enjeux pour les salariés d’AXA IM avec le rachat par BNP ?

Le premier enjeu majeur pour les salariés d’AXA IM est la préservation de l’emploi. Dès que le terme “synergie” est évoqué dans le cadre d’un rachat ou d’une fusion, il est souvent synonyme de rationalisation des effectifs. En d’autres termes, il s’agit de revoir l’organisation en supprimant les doublons de postes ou de fonctions. Les salariés qui se trouvent en situation de redondance risquent alors d’être poussés vers la sortie. C’est une réalité difficile à ignorer.

Notre demande est simple : nous voulons que cet aspect du processus de synergies, c’est-à-dire la réduction des effectifs, soit fortement limité, voire suspendu pendant plusieurs années. Cela permettrait de donner à chacun le temps nécessaire pour s’adapter à la nouvelle organisation et trouver des solutions pour éviter des suppressions d’emplois. Une telle période de transition est essentielle pour permettre aux salariés de se repositionner, de renforcer leurs compétences ou de se réorienter professionnellement, sans être sous la pression d’un départ précipité.

L’objectif est de protéger au maximum l’emploi dans cette phase de restructuration afin que chacun puisse retomber sur ses pieds. En donnant du temps aux salariés et en favorisant un dialogue social constructif, nous espérons minimiser les conséquences humaines de ces synergies.

Il est donc crucial que les discussions autour de la fusion incluent des garanties sur le maintien de l’emploi et que des mesures soient mises en place pour accompagner les salariés touchés par ces évolutions. Des solutions comme des plans de mobilité interne, des formations ou des aides à la reconversion devraient être envisagées pour atténuer l’impact de ces restructurations.

En résumé, notre priorité est de veiller à ce que les synergies ne se traduisent pas automatiquement par des suppressions de postes, mais qu’elles offrent plutôt des opportunités de développement et d’adaptation pour les salariés concernés.


Le second enjeu pour les salariés d’AXA IM : préserver les avantages sociaux

Le maintien des avantages sociaux est un enjeu clé pour les salariés d’AXA IM. Ces avantages reposent sur deux types d’accords : ceux spécifiques à AXA IM et ceux issus du groupe AXA lui-même. Plusieurs articles de loi encadrent ces situations, notamment dans le cadre des transferts d’entreprises, des négociations collectives et des accords de groupe.

1. Les accords spécifiques à AXA IM

Les accords signés entre les partenaires sociaux et la direction d’AXA IM, qui protègent les avantages des salariés, sont couverts par les dispositions du Code du travail, et plus précisément par l’article L. 2261-14 du Code du travail.

Cet article stipule qu’en cas de modification ou de cessation d’un accord collectif, celui-ci continue à s’appliquer durant une période appelée « survie de l’accord », généralement limitée à 12 mois, sauf si un nouvel accord est conclu plus tôt.

Dans le cas d’AXA IM, ces accords spécifiques seront donc maintenus pour une période transitoire de 12 à 15 mois après la fusion avec BNP Paribas. À l’issue de cette période, ils devront être renégociés avec la nouvelle direction.

Cependant, cette renégociation devra respecter les dispositions prévues par l’article L. 2242-5 du Code du travail, qui impose des obligations de négociation annuelle sur les salaires (NAO), le temps de travail, l’égalité professionnelle, et plus généralement les conditions de travail.

2. Les accords du groupe AXA

Les accords du groupe AXA, qui garantissent divers avantages sociaux tels que la mutuelle, la retraite, et les dispositifs d’épargne salariale, relèvent également du Code du travail, notamment de l’article L. 2221-1 et suivants, qui encadrent les accords de groupe.

Selon l’article L. 2261-15, en cas de transfert d’une entité d’un groupe à un autre (comme ici avec AXA IM et BNP Paribas), les accords de groupe peuvent cesser d’être appliqués, sauf si des compensations ou des équivalents sont négociés dans le nouveau cadre collectif.

La perte potentielle de ces avantages est donc une véritable source d’inquiétude. Toutefois, l’article L. 1224-1 du Code du travail protège les contrats de travail en cas de transfert d’entreprise, stipulant que « les contrats de travail en cours au jour de la modification subsistent entre le nouvel employeur et le personnel de l’entreprise ». Cela signifie que les salariés d’AXA IM verront leurs contrats et conditions de travail (y compris les avantages sociaux) maintenus, au moins temporairement, après leur passage sous l’égide de BNP Paribas.

Compensations et renégociations

Si certains avantages disparaissent, il sera crucial d’obtenir des compensations pour les salariés. Les dispositions de l’article L. 2242-8 du Code du travail exigent que la négociation collective prenne en compte l’amélioration ou le maintien des conditions d’emploi, de travail et de garanties sociales, ce qui pourra être une base pour les discussions avec la nouvelle direction de BNP Paribas.

Conclusion

Quitter un groupe comme AXA pour entrer dans un autre tel que BNP Paribas est une opération complexe pour les salariés, particulièrement en ce qui concerne leurs avantages sociaux. Le Code du travail encadre heureusement ces situations via des articles garantissant la continuité des contrats de travail et des négociations collectives.

Pour nous, à la CFDT, ces enjeux sont cruciaux. Nous nous engageons à utiliser tous les leviers juridiques disponibles pour défendre les droits et les acquis des salariés tout au long de cette transition, en veillant à ce que des compensations soient négociées si nécessaire, conformément aux obligations légales.

L’avenir des avantages sociaux des salariés d’AXA IM ne doit pas être laissé au hasard, et nous veillerons à ce que leurs droits soient respectés et renforcés dans ce nouveau contexte.

Votre équipe CFDT ( info@cfdt-axa-im.com )

CFDT : Faut il quitter AXA IM maintenant ?

De nombreux collaborateurs nous rapportent une hausse des sollicitations de la part de chasseurs de têtes, notamment sur LinkedIn. Cela n’est pas surprenant, compte tenu de la situation incertaine liée au rachat d’AXA IM par BNP Paribas, et de la réputation d’excellence et de professionnalisme des équipes d’AXA IM. Face à cette situation, une question se pose : devez-vous envisager de quitter AXA IM ?

Avant tout, si vous recevez une opportunité attrayante, il ne nous appartient pas de vous dire de rester ou de partir. Chaque carrière est unique, et vous êtes le mieux placé pour juger ce qui convient à votre trajectoire professionnelle.

Cependant, si vous vous sentez simplement déstabilisé par l’incertitude actuelle, il peut être sage de patienter. La cession pourrait en effet ouvrir de nouvelles perspectives pour certains d’entre vous. Là encore, tout dépend de votre situation personnelle et de vos objectifs.

Si vous hésitez, attendre jusqu’à la fin de l’année peut être une option judicieuse. À partir de 2025, les discussions et négociations avec BNP Paribas débuteront, ce qui nous permettra d’y voir plus clair sur les futures évolutions.

En attendant, rien ne vous empêche d’explorer les opportunités qui se présentent ou de participer à des entretiens. Cela peut être une excellente manière de mesurer votre valeur sur le marché, où l’expérience chez AXA IM reste un atout indéniable sur un CV.

Enfin, nous publierons prochainement un calendrier des étapes à venir pour AXA IM, basé sur nos différentes analyses.

Votre équipe CFDT ( info@cfdt-axa-im.com )

CFDT : Qu’est ce que le contrôle de concentration et les impacts sur AXA IM et la BNP ?

Nous nous efforçons de vous tenir informés des prochaines étapes dans le cadre du rachat d’AXA IM par BNP. Une étape clé est le dépôt d’un dossier détaillant tous les aspects de cette opération. Ce dossier comprend des informations financières, juridiques, organisationnelles et sociales.

Il est évident que seuls les trois premiers éléments retiendront l’attention des autorités de la concurrence.

Une fois l’examen terminé, trois issues sont possibles : l’opération peut être approuvée, approuvée sous conditions, ou refusée. Compte tenu de la complexité et de la fragmentation du marché européen, nous anticipons l’une des deux premières options, voici le détail de ces retours.

Quelles sont les réponses possibles de l’Europe sur le rachat d’AX IM par BNP PARIBAS ?

Les trois issues possibles lors de l’examen d’une opération de concentration, comme le rachat d’AXA IM par BNP, sont des décisions clés qui déterminent l’avenir de la transaction. Ces décisions sont prises par les autorités de la concurrence (en France par l’Autorité de la concurrence et en Europe par la Commission européenne) après une analyse approfondie de l’impact de la concentration sur le marché.

1. Approbation inconditionnelle de l’opération

Dans ce scénario, les autorités de la concurrence concluent que l’opération n’aura pas d’impact négatif significatif sur la concurrence sur les marchés concernés. Autrement dit, elles estiment que la concentration ne créera pas une situation de domination excessive qui pourrait nuire aux consommateurs, limiter la concurrence ou réduire l’innovation. L’approbation inconditionnelle signifie que l’opération peut se dérouler sans entrave ni ajustement particulier.

Exemple d’impact :

Si BNP rachète AXA IM et que les autorités estiment que le nouvel ensemble ne détiendra pas une part de marché suffisamment importante pour restreindre la concurrence, elles peuvent autoriser l’opération immédiatement. Cela signifie que BNP pourra intégrer AXA IM sans devoir céder d’actifs ou modifier son plan stratégique.

Avantages :

• Les parties prenantes (BNP et AXA IM) peuvent avancer rapidement dans la mise en œuvre du rachat.

• Aucune obligation de restructuration ou de vente d’actifs, ce qui permet de poursuivre l’intégration.

2. Approbation sous conditions (ou avec des engagements)

Dans cette situation, les autorités de la concurrence considèrent que l’opération pourrait nuire à la concurrence, mais jugent que des remèdes ou des engagements peuvent corriger ces problèmes. Les entreprises concernées doivent alors proposer des mesures pour atténuer les risques identifiés. Ces remèdes peuvent prendre plusieurs formes, comme la cession d’actifs, des engagements de non-exclusivité, ou des garanties d’accès aux infrastructures critiques.

Exemple d’impact :

Supposons que BNP, après le rachat d’AXA IM, détienne une part importante du marché de la gestion d’actifs dans certaines régions/pays ou segments spécifiques. Pour éviter que cela ne conduise à une position dominante, les autorités peuvent demander à BNP de retirer de la vente une partie des activités d’AXA IM, ou de garantir l’accès des concurrents à certaines infrastructures ou services.

Avantages :

• L’opération est validée, mais sous certaines conditions qui permettent de maintenir un niveau de concurrence adéquat.

• BNP peut poursuivre son acquisition tout en s’assurant que les engagements pris ne compromettent pas la rentabilité future de l’opération.

Exemples de remèdes courants :

Cession d’actifs : La vente de certaines unités ou divisions de l’entreprise rachetées pour réduire la part de marché globale et faciliter l’entrée ou la survie d’autres concurrents.

Engagements comportementaux : Engagements à ne pas modifier certaines politiques commerciales (ex. : maintien de la tarification ou des conditions d’accès aux produits pour les concurrents).

3. Refus de l’opération

Le refus pur et simple est l’issue la plus contraignante pour les entreprises. Il intervient lorsque les autorités de la concurrence jugent que la concentration causerait un dommage irréparable à la concurrence, même avec des remèdes ou des engagements. Cela signifie que l’opération est interdite et que les entreprises concernées ne peuvent pas procéder à la fusion ou à l’acquisition.

Exemple d’impact :

Si les autorités concluent que le rachat d’AXA IM par BNP entraînerait une situation de monopole ou une réduction significative de la concurrence dans certains secteurs (comme la gestion d’actifs pour des investisseurs institutionnels), elles peuvent bloquer l’opération. Cela pourrait arriver si BNP, à travers l’acquisition, devait exercer une influence disproportionnée sur les prix ou les services, nuisant ainsi aux clients et aux concurrents.

Conséquences du refus :

• Les deux entreprises ne peuvent pas mener à bien l’opération comme prévu, ce qui peut avoir des répercussions importantes, notamment financières (perte d’opportunités de croissance, impacts sur la valorisation des entreprises).

• Elles devront explorer d’autres alternatives pour leur stratégie de croissance, telles que des partenariats moins intégrés ou des opérations sur d’autres marchés où la concurrence est moins sensible.

 A ce stade (9/10/2024), nous n’avons pas encore été informé du dépôt du dossier. Le Comité Social et Économique (CSE) sera convoqué en CSE dans les 3 jours suite au dépôt

Nous vous tiendrons informé !


Qu’est ce que le contrôle de concentration en détail ?

Le contrôle des concentrations est un mécanisme juridique mis en place pour encadrer les fusions, acquisitions, ou prises de contrôle entre entreprises, afin de s’assurer qu’elles ne nuisent pas à la concurrence sur le marché. Il s’agit d’une procédure essentielle à la régulation des marchés en France et en Europe, assurant que les transactions économiques ne créent pas de monopoles ou d’oligopoles dominants qui pourraient altérer le jeu de la concurrence.

Définition d’une concentration

Une concentration survient lorsque deux ou plusieurs entreprises indépendantes fusionnent, lorsqu’une entreprise acquiert le contrôle d’une autre, ou lorsqu’un groupe commun est formé. La notion de contrôle désigne la possibilité d’exercer une influence décisive sur une autre entreprise, que ce soit par des droits de vote majoritaires ou par d’autres moyens.

En France, comme en Europe, certaines opérations de concentration doivent faire l’objet d’une notification aux autorités de concurrence compétentes avant de pouvoir être réalisées. Cette notification permet de vérifier que l’opération n’aura pas pour effet de réduire significativement la concurrence sur un marché donné.

Le contrôle des concentrations en France

En France, le contrôle des concentrations est géré par l’Autorité de la concurrence. L’objectif principal est de garantir que l’opération ne porte pas atteinte à la concurrence. Le cadre légal repose sur le Code de commerce (article L430-1 et suivants).

Seuils de notification en France

Les entreprises doivent notifier leur opération si elles dépassent certains seuils :

  • Le chiffre d’affaires cumulé des entreprises concernées dépasse 150 millions d’euros ;
  • Le chiffre d’affaires réalisé individuellement par au moins deux entreprises concernées en France est supérieur à 50 millions d’euros.

Ces seuils visent à s’assurer que seules les opérations ayant une influence potentiellement significative sur le marché sont examinées.

Procédure de contrôle
  1. Phase de pré-notification : Les entreprises peuvent contacter l’Autorité de la concurrence de manière informelle pour présenter l’opération avant de procéder à la notification officielle.
  2. Phase I : Après la notification, l’Autorité dispose de 25 jours ouvrables pour examiner l’opération. Si elle ne soulève pas de problème concurrentiel, l’opération est approuvée.
  3. Phase II : Si des problèmes sont identifiés, l’Autorité lance une enquête approfondie qui peut durer jusqu’à 65 jours supplémentaires.

À l’issue de cette enquête, l’opération peut être autorisée (avec ou sans conditions), ou interdite si elle est jugée nuisible à la concurrence.

Le contrôle des concentrations en Europe

Au niveau de l’Union Européenne, c’est la Commission européenne qui est chargée du contrôle des concentrations, en vertu du règlement CE n°139/2004. La Commission contrôle les opérations ayant une dimension européenne, c’est-à-dire lorsqu’elles concernent plusieurs États membres et dépassent certains seuils de chiffre d’affaires.

Seuils de notification au niveau européen

Une concentration doit être notifiée à la Commission Européenne si les entreprises concernées dépassent les seuils suivants :

  • Le chiffre d’affaires mondial cumulé de l’ensemble des entreprises concernées est supérieur à 5 milliards d’euros ;
  • Le chiffre d’affaires cumulé réalisé par au moins deux des entreprises concernées dans l’Union Européenne dépasse 250 millions d’euros, sauf si chaque entreprise réalise plus des deux tiers de son chiffre d’affaires dans un seul État membre.
Procédure de contrôle

La procédure européenne est similaire à celle suivie en France, avec deux phases principales :

  1. Phase I : La Commission dispose de 25 jours ouvrables pour examiner l’opération. Si elle estime que la concentration ne pose pas de problème pour la concurrence, elle donne son feu vert.
  2. Phase II : Si la Commission identifie des problèmes concurrentiels potentiels, elle lance une enquête approfondie pouvant durer jusqu’à 90 jours ouvrables.

Comme en France, la Commission peut autoriser, interdire ou imposer des conditions à la réalisation de l’opération.

Objectifs et impact du contrôle des concentrations

Le principal objectif du contrôle des concentrations est de protéger la concurrence sur les marchés concernés. Il s’agit d’éviter que des entreprises dominantes n’abusent de leur position pour imposer des prix plus élevés, réduire la qualité des produits ou services, ou limiter l’innovation. En contrôlant les concentrations, les autorités garantissent un équilibre concurrentiel qui profite à l’ensemble des acteurs économiques, y compris les consommateurs.

Le contrôle des concentrations permet également d’assurer une concurrence équitable entre les entreprises, en évitant que certaines d’entre elles n’acquièrent une position trop forte. Dans certains cas, les autorités peuvent autoriser une concentration sous réserve de certaines conditions, telles que la cession d’actifs ou des engagements en matière de prix ou d’accès au marché.

l’équipe CFDT AXA IM ( info-cfdt-axa-im.com )

CFDT : Le compromis Danois et son impact sur la vente d’ AXA IM

Comme nous l’avions déjà évoqué dans un précédent billet, le “compromis danois” permet au groupe bancaire de maintenir un ratio de solvabilité plus bas en procédant à la filialisation de ses sociétés de gestion d’actifs ou d’assurance. Cependant, d’après un article publié par Les Échos, ce compromis serait remis en question par le régulateur, laissant présager une possible refonte.

Lien vers l’article : https://www.lesechos.fr/2015/06/cher-aux-bancassureurs-le-compromis-danois-dans-le-collimateur-1107040


Qu’est ce que le compromis Danois dans les détails ?

Le “compromis danois” est un dispositif réglementaire spécifique à l’Union européenne, qui permet aux groupes financiers, en particulier les bancassureurs, de bénéficier d’une flexibilité dans le calcul de leur ratio de solvabilité. Ce compromis a été conçu pour aider les institutions qui détiennent à la fois des activités bancaires et des activités d’assurance à mieux gérer leurs exigences en matière de capital.

Contexte :

Les groupes financiers qui combinent des activités bancaires et d’assurance, comme les bancassureurs, doivent respecter des règles de solvabilité différentes pour chacune de ces activités : Solvabilité II pour l’assurance et Bâle III pour la banque. Ces deux cadres réglementaires fixent des exigences de fonds propres afin de garantir la stabilité financière des institutions.

Le rôle du compromis danois :

Le compromis danois permet à ces groupes d’éviter la double comptabilisation des exigences de capital entre les activités bancaires et d’assurance. Concrètement, il leur permet de réduire les exigences de capital pour leurs filiales d’assurance en considérant leurs sociétés de gestion d’actifs et d’assurance comme des entités séparées (filialisation). Cela leur permet de présenter un ratio de solvabilité plus faible, tout en restant conforme à la réglementation, ce qui est perçu comme un avantage pour leur structure financière.

Critiques et remise en cause :

Cependant, ce compromis a fait l’objet de critiques de la part des régulateurs, notamment parce qu’il pourrait permettre à ces groupes de sous-estimer leurs risques réels. Les régulateurs, tels que l’Autorité bancaire européenne (ABE), ont donc envisagé de revoir ou d’abandonner ce compromis, estimant qu’il pourrait compromettre la stabilité du secteur financier en donnant une image trop optimiste des niveaux de solvabilité des groupes bancaires.

En résumé, plus une banque dispose de filiales, plus son ratio de solvabilité est réduit, ce qui est un avantage crucial pour elle. C’est pourquoi BNP PARIBAS souhaiterait  » filialiser  » « AXA IM dans le cadre de son rachat et non fusionner avec d’autres entreprises.

Votre équipe CFDT (info@cfdt-axa-im.com )

CFDT : Informations sur la cession d’AXA IM, quel agenda ?

Vous êtes nombreux à nous interroger sur la situation concernant la cession d’AXA IM. Nous allons essayer de vous éclairer sur la situation tout en respectant la législation, c’est-à-dire sans divulguer d’informations que nous ne sommes pas autorisés à partager.

Quelles sont les étapes à venir ?

Depuis le mois d’août, le groupe AXA et le groupe BNP sont en négociation exclusive pour la vente/achat d’AXA IM. Il est important de souligner qu’AXA IM, dans cette opération, joue le rôle de l’entreprise (la « maison ») vendue et ne participe pas directement aux négociations entre le vendeur (AXA) et l’acheteur (BNP).

À compter de ce moment, les salariés d’AXA IM ne doivent pas entrer en contact avec les salariés de BNP Paribas. Toutefois, nous, les partenaires sociaux, avons des relais dans toutes les branches, y compris au sein du groupe BNP.

Pendant cette période, une data room est ouverte. C’est un espace sécurisé où des informations concernant l’organisation financière, sociale et capitalistique d’AXA IM sont partagées avec BNP pour leur permettre d’évaluer précisément la situation.

Pour nous, syndicats, cette phase est cruciale. Nous avons désigné deux avocats et un cabinet d’expertise (qui nous accompagne depuis plus de 8 ans). Nous collectons également les informations sur les accords en place chez AXA IM et au sein du groupe AXA. Cela représente un inventaire complexe.

Fin 2024 : Première étape importante

D’ici la fin de l’année 2024, une première étape clé sera franchie : la signature du compromis de vente. C’est à partir de cette date, et uniquement à partir de là, que nous pourrons engager des négociations avec le futur acquéreur, BNP. Ces négociations porteront sur des éléments que nous avons déjà évoqués dans un billet précédent .

Pour nous, CFDT, ce sera une période décisive où nous solliciterons le soutien du groupe AXA, qui ne doit pas abandonner ses salariés ! Nous attendrons également des actions de la part des directions d’AXA IM et de BNP.

 En ce début d’année 2025, nous aurons besoin de votre mobilisation !

Et après ?

La vente définitive interviendra par la suite, une fois toutes les autorisations nécessaires obtenues. Selon nos estimations, cela devrait avoir lieu au 3ème trimestre 2025.

Vous pouvez aussi compter sur une période de 2 à 3 mois pour la réalisation des opérations financières et juridiques. Mais nous devrions commencer l’année 2026 sous la couleur VERTE et non plus BLEUE.

A compter de la vente, les seules négociations possibles se feront avec le groupe BNP PARIBAS.

N’hésitez pas à contacter votre équipe CFDT si vous souhaitez plus d’information !

info@cfdt-axa-im.com

CFDT : Qu’est ce qu’une Data Room ?

Bon à savoir !

Dans le cadre du rachat d’AXA IM par BNP, il est très probable que la mise en place d’une Data Room ait déjà eu lieu. Une Data Room est un espace sécurisé, généralement virtuel, où les informations sensibles et confidentielles concernant la société à acquérir sont centralisées.

Ces informations sont mises à la disposition des parties prenantes, notamment les acheteurs potentiels, pour qu’ils puissent procéder à une analyse approfondie, appelée due diligence. Cela permet à BNP de mieux évaluer les aspects financiers, juridiques, et opérationnels d’AXA IM avant de finaliser la transaction.

Dans le cadre d’une acquisition de cette envergure, la création d’une Data Room est une étape standard pour assurer la transparence entre les parties et faciliter le processus de négociation.

Ainsi, même si nous ne disposons pas de preuves concrètes pour le moment, il est raisonnable de penser que cette phase importante est déjà en cours, en coulisses, pour permettre une évaluation rigoureuse des actifs et des risques liés à cette opération.


Qu’est ce qu’une Data Room ?

Dans le cadre d’une négociation de rachat d’entreprise, une Data Room est un espace sécurisé, physique ou virtuel, où sont stockées et partagées des informations confidentielles et sensibles concernant l’entreprise à acquérir.

Elle joue un rôle central dans le processus de due diligence, où les parties intéressées (acheteurs potentiels, investisseurs, conseillers financiers et juridiques) peuvent examiner en détail tous les aspects financiers, juridiques, commerciaux et opérationnels de la société cible avant de finaliser une transaction.

Objectifs principaux d’une Data Room :

1. Faciliter la due diligence : Les acheteurs potentiels doivent évaluer l’état de santé global de l’entreprise qu’ils envisagent d’acquérir. Cela inclut l’examen de documents financiers, de contrats, d’actifs, de dettes, de litiges en cours, et des informations sur les employés. La Data Room permet un accès centralisé à ces informations.

2. Assurer la confidentialité : La Data Room, surtout si elle est virtuelle (Virtual Data Room – VDR), garantit un accès sécurisé aux informations sensibles. Des protocoles de sécurité stricts sont en place pour s’assurer que seules les parties autorisées accèdent aux documents, avec des journaux de suivi des accès pour tracer qui a vu quoi et à quel moment.

3. Optimiser l’efficacité : Grâce à une organisation rigoureuse des documents et à un accès contrôlé, une Data Room permet aux acheteurs potentiels de consulter rapidement les informations nécessaires, facilitant ainsi les discussions et la prise de décision. Cela accélère également le processus de négociation en réduisant les échanges d’informations par d’autres moyens plus lents et moins sécurisés.

Contenu typique d’une Data Room :

  • Informations financières : États financiers, budgets, prévisions, dettes, créances, etc.
  • Contrats commerciaux : Accords avec les fournisseurs, clients, partenaires, etc.
  • Documents juridiques : Statuts de la société, litiges en cours, accords d’actionnaires, etc.
  • Informations sur les actifs : Propriétés immobilières, brevets, marques, etc.
  • Dossiers fiscaux : Déclarations fiscales, audits fiscaux, contentieux fiscaux.
  • Ressources humaines : Contrats de travail, avantages, données sur les employés.

Types de Data Rooms :

1. Data Room physique : Un lieu physique où les documents sont consultés en personne, sous surveillance. C’est une pratique moins courante aujourd’hui en raison des inconvénients logistiques.

2. Data Room virtuelle (VDR) : Une plateforme en ligne où les documents sont stockés numériquement. Elle permet un accès rapide et sécurisé aux parties intéressées depuis n’importe quel endroit, avec des contrôles d’accès avancés. Les VDR sont largement utilisées dans les transactions modernes pour leur flexibilité et leur sécurité accrue.

Rôle dans la négociation de rachat :

La Data Room permet à l’acheteur potentiel d’effectuer une évaluation exhaustive des risques et des opportunités liés à l’acquisition. Après avoir consulté les informations, il peut adapter son offre, proposer des ajustements aux termes du contrat, ou identifier des points à clarifier ou à négocier. Une Data Room bien organisée est essentielle pour éviter les surprises post-transaction et pour assurer une transparence maximale entre les parties.

Votre équipe CFDT !

CFDT : Cession d’AXA IM, Que faut il anticiper ?

Alors que le groupe AXA est en pleine négociation avec BNP Paribas pour un potentiel rachat, il est crucial pour chaque salarié de se préparer aux éventuels changements qui pourraient impacter les accords et contrats de travail.

En effet, de tels bouleversements peuvent entraîner des modifications importantes des conditions de travail, des avantages sociaux ou encore des politiques internes. Il est donc indispensable de se renseigner dès maintenant et de s’assurer que toutes les informations nécessaires sont à disposition.

La première étape pour chaque salarié consiste à récupérer et à examiner son contrat de travail. Cela peut être fait facilement via Pléiades, la plateforme interne qui centralise les documents RH. Conserver une copie de son contrat est essentiel, car il constitue le document de référence en cas de changements ou de négociations futures.

Ensuite, il est tout aussi important de garder à portée de main la convention collective applicable. Ce document encadre les droits et obligations des salariés au-delà des simples contrats individuels. Il régit les aspects tels que les congés, les augmentations, les primes ou encore les indemnités en cas de rupture de contrat. Avoir une copie de cette convention permet de comprendre dans quelle mesure elle pourrait être affectée par l’intégration au sein de BNP Paribas.

Site legifrance ou vous trouverez la convention collective des sociétés de l’assurance :

https://www.legifrance.gouv.fr/conv_coll/id/KALICONT000005635918

Enfin, il est recommandé de se tenir informé des communications officielles de l’entreprise, que ce soit via les canaux internes ou par le biais des représentants syndicaux, afin d’anticiper les éventuelles répercussions sur votre situation personnelle.

En résumé, l’anticipation est la clé. Plus vous serez informé et préparé, mieux vous pourrez faire face aux changements qui pourraient découler de cette opération stratégique majeure entre AXA et BNP Paribas.

Et n’hésitez pas a vous rapprocher de vos représentants de la CFDT, ils sauront répondre à vos questions ou vos inquiétudes

Votre équipe CFDT ( info@cfdt-axa-im.com )

Presse : BNP Paribas prépare son revirement stratégique (la bourse au quotidien)


Article du 16/09/24 publié dans la bourse au quotidien : https://labourseauquotidien.fr/bnp-paribas-prepare-son-revirement-strategique/

Cet article fournit des informations clés sur l’acquisition d’AXA Investment Managers (AXA IM) par BNP Paribas pour plus de 5 milliards d’euros. Ce rachat stratégique permet à BNP Paribas de consolider sa position dans la gestion d’actifs, atteignant un portefeuille total de plus de 1 500 milliards d’euros, et se rapprochant ainsi du leader européen, Amundi. Ce mouvement vise à diversifier davantage ses activités tout en renforçant la stabilité financière de la banque face aux fluctuations des taux d’intérêt. Le partenariat avec AXA permet un maintien du contrôle sur les fonds d’assurance-vie pour les deux groupes.

Les points importants à retenir de cet article :

Sur les les ratios de solvabilité de BNP Paribas:

Au niveau réglementaire, la banque maintiendra des ratios de solvabilité robustes. Le ratio de solvabilité actuel de 13 % ne sera impacté que de manière marginale (25 points de base), grâce au « compromis danois », un mécanisme prudentiel favorable. Cela permet à BNP de ne déduire que 37 % du capital détenu dans les filiales d’assurance, réduisant considérablement l’impact sur ses fonds propres en comparaison des règles plus strictes de Bâle III. Ce qui est une des raisons de maintenir AXA IM comme filiale du groupe et non de la fusionner.

Sur la valorisation d’AXA IM :

AXA IM a été jugée relativement bon marché avec un prix de rachat de 5,1 milliards d’euros, soit 0,6 % de ses actifs sous gestion. Ce ratio de valorisation est similaire à celui d’Amundi, ce qui en fait une acquisition intéressante pour BNP Paribas, d’autant qu’elle apportera près de 400 millions d’euros en résultats opérationnels.

Votre équipe CFDT AXA IM (info@cfdt-axa-im.com )